posté le 17-01-2012 à 16:58:01
Bécassine - Centenaire en grande pompe
Bécassine - première héroïne de la BD - fête ses 100 ans cette année. En pleine forme, elle a soufflé ses bougies mercredi à Paris.
Elle amuse ou elle agace. D’aucuns voient en elle une caricature d’une Bretagne asservie et attardée.
D’autres affirment que c’est une fausse naïve, une fausse faible au cœur d’or qui a toujours fait de la résistance.
100 bougies pour Bécassine ! C’est en grande pompe qu’elle a fêté hier son anniversaire. C’était un peu surréaliste : tapis rouge pour Bécassine, dans un restaurant bien parisien, le Fouquet’s.
C’est à Paris qu’elle avait débarqué au début du siècle, un Paris qui se gaussait de cette petite Bretonne, de ses gaffes et autres bévues en terre inconnue.
Hier, c’était sa revanche : au milieu des «people», la star, c’était elle !
A chacun sa Bécassine
Bécassine - alias Annaïck Labornez - est née à Clocher-les-Bécasses, non loin de Quimper, selon ses «pères», le dessinateur Pinchon et l’auteur Caumery. Elle voit le jour dans «La semaine de Suzette».
Avec elle, on traverse le siècle, on vit la crise de 29, l’exode rural, le Front populaire, la guerre et la Résistance. Mais qui est-elle ? Cela méritait un débat, que nous qualifierons (c’est le pied de nez de Bécassine !) de parisien...
Pour le réalisateur Serge Moati, elle est «fidèle mais pas servile». Qu’en pense l’actrice Anny Dupérey ? «Ce sont des souvenirs qui sonnent comme quelque chose de pas très sympa. Des images d’une France colonialiste, avec la bonne Bretonne (qui, comme par hasard, n’a pas de bouche !) qui serait un peu l’équivalent du bon noir...»
Le «Breton» Paco Rabanne, réfugié à Ploujean, près de Morlaix pendant la guerre : «C’est vrai, dit-il, les Bretons étaient mitigés et ne savaient pas trop s’il fallait rire ou protester».
Philippe Gloaguen, le patron du «Routard» n’a pas oublié les pro et les anti-Bécassine de sa famille. Les «anti voyaient en elle le symbole de la soumission à la bourgeoisi », une idée qui le séduit. Il a grandi... Et trouve qu’elle symbolise plus «le bon sens et l’amour».
Rebelle voire révolutionnaire L’écrivain Pascal Bruckner voit en Bécassine une fille «un peu niaise, mais en apparence seulement, puisqu’elle parvient à déjouer tous les pièges et les méchancetés des notables !».
Le psychanalyste et chroniqueur TV, Gérard Miller, s’enflamme pour défendre une Bécassine révolutionnaire.
Dans ses années gauchistes, il voyait le symbole «d’une Bretagne asservi». Aujourd’hui, «c’est, dit-il, la revanche des exploités !»
"Les Allemands ne s’y sont pas trompés, soulignait, mercredi, Serge Moati : Jugeant les albums subversifs, ils ont fait saisir Bécassine 48 heures après leur entrée dans Paris en 1940 !"
Pour Chantal Goya, «Bécassine fait rêver. C’est l’essentiel». Devant les croquis de couturiers qui ont relooké Bécassine pour la circonstance (oui, elle peut-être sexy !), Chantal Goya pouvait faire vibrer la salle avec l’inoxydable «Bécassine, c’est ma cousine !» Deux ouvrages sortent chez Gautier-Languereau : «Bécassine, une légende du siècle» et un album : «Les petits ennuis de Bécassine».
Par ailleurs, La Poste sort, en avril, un timbre à son effigie.
Anne LESSARD
Art. publié sur le site bretagne.com >> ICI
Commentaires
merci Béa oui j'ai retrouvé ma cousine
Bécassine ma copine d'enfance,je suis content que tu y ai pensée.
Plein de bisous a vous deux
Domi
bonne journee ma douce
gros bisous